Construisons la transition

écologique et sociale

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Une politique en faveur de la biodiversité [Programme complet]

Préambule sur la biodiversité :

La biodiversité nous concerne tous car, en premier lieu, nous en sommes partie intégrante : la biodiversité concerne le Vivant, flore, faune, dans tous les milieux et nous sommes mammifère parmi d’autres, habités nous-mêmes par des millions d’êtres vivants et en interrelation constante avec d’autres, flore, faune. Au cours des millénaires, l’homme a façonné les paysages ruraux et influé progressivement sur les composantes de la biodiversité.

Au-delà des plaisirs des paysages, des joies de la découverte du Vivant (fleurs, insectes, mammifères,…), du chant des oiseaux, la nature nous rend des services indispensables à la vie humaine, et chaque espèce recèle une fonction en interrelation avec bien d’autres, connue ou insoupçonnée. Chaque espèce est le fruit de l’évolution sur des milliers ou des millions d’années, et chaque espèce disparaissant représente la disparition d’un patrimoine mondial non reconstituable à l’échelle de l’humanité.

La qualité des sols en dépend grâce notamment à l’entomofaune, la qualité des eaux en dépend grâce notamment à la capacité de filtration des végétaux, notre alimentation en dépend grâce à la diversité des espèces végétales et au rôle des butineurs, notre santé en dépend grâce aux équilibres naturels qui régulent les espèces (flore, faune) et aux principes actifs qui nous rendent service, etc…

Evolution de la biodiversité en Ile-de-France :

La composition de la biodiversité a subi des bouleversements majeurs depuis 1 siècle en IdF, liés principalement à la mutation des territoires, avec disparition des espèces les plus sensibles à l’activité humaine, et ce dans des proportions inconnues jusque-là.

A l’échelle de l’IdF, rares sont les espèces ayant totalement disparu grâce aux départements de grande couronne et d’espaces naturels préservés. Mais l’effondrement est affaire de densité de population, au déclin considérable : bon nombre d’espèces de chauve-souris ont ainsi perdu 90% de leurs effectifs. Aucune raison pourrait nous laisser penser que la masse d’arthropodes (insectes et autres petites bêtes…) ait moins diminué que dans les prairies allemandes pourtant situées en zones protégées, soit un effondrement de 70% en à peine 10 ans !

Malgré le développement de quelques espèces communes ubiquistes et profitant donc de l’homme, les territoires aujourd’hui les plus urbanisés ont subi des régressions considérables dans tous les domaines de la biodiversité, du fait de l’artificialisation accentuée par une distanciation de plus en plus forte de l’homme vis-à-vis du Vivant, le conduisant à éliminer toute espèce de faune de son habitat.

Pendant longtemps, bon nombre d’espèces, notamment d’oiseaux, profitaient de l’habitat et des activités humaines. La nature était dans la ville avec des espaces diversifiés.

Progressivement, l’urbain a éliminé le vivant et ses aspérités en érigeant le confort, la propreté et la sécurité comme critères supérieurs : élimination de la végétation avec les phytosanitaires, élimination des insectes dans les habitations, des oiseaux ou autres espèces ayant besoin des habitats (destruction des nids d’hirondelles, considérés comme sales), éclairage lumineux pour soit-disant sécuriser, conception d’espaces verts « propres », en gazons uniformisés (jardins publics ou privés), en bétons verts (haies denses de conifères exotiques), élagages systématiques, etc…. Progressivement, les techniques de construction et les matériaux ont laissé de moins en moins d’espaces, d’aspérités et d’interstices pour permettre l’installation des espèces murales, cavernicoles ou ubiquistes.

Ces évolutions déjà majeures au XXème siècle continuent depuis leur œuvre de destruction de biodiversité, et ce malgré la reconquête d’espaces naturels, la végétalisation de toitures, l’arrêt des phytosanitaires par quelques communes pionnières dès 2006.

Ainsi, les espaces de friches urbaines, milieux parmi les plus riches appelés réservoirs de biodiversité, ont diminué de moitié en Petite Couronne depuis 30 ans

De 2004 à 2017, les espèces d’oiseaux spécialistes du bâti ont chuté de 41% en moyenne, le moineau de 70%, les chauve-souris pipistrelle commune et noctule commune de 55 et 75% !

Une étude menée par l’ARB IdF constate la plus grande chute chez les insectes dans la famille des moucherons et apparentés, qui constituent la nourriture de nombreux vertébrés, et notamment des hirondelles, martinets et chauve-souris, rtous en déclin…

30% de la biodiversité en espèces, faune (y compris chauve-souris mais hors autres mammifères) et flore, est considéré comme menacé en IdF (18 espèces de papillons ont disparu récemment), avec une forte causalité liée à l’effondrement des insectes (la flore étant touchée lorsqu’elle dépend des pollinisateurs)

Et le réchauffement est à l’œuvre avec l’apparition chaque année en IdF de nouvelles espèces thermophyles, souvent de type généraliste, et la raréfaction d’espèces de milieux frais. Cette évolution devrait s’accélérer…

Par rapport à toutes ces évolutions, il est indispensable de redonner en milieu urbain dense une véritable place au Vivant, en revenant à une proximité naturelle entre l’homme et la biodiversité, en interrelation dans tous les milieux, de l’habitat individuel ou collectif, aux espaces publics artificialisés ou espaces verts.

Retrouver les hirondelles dans les encoignures de fenêtre, les martinets en chasse dans les rues, les criquets chantant dans les friches, les fleurs avec leurs butineuses, les papillons de jour comme de nuit, des couleurs, des sons, de la vie, l’homme en a énormément besoin, à tout âge…

Cela ne sera possible que par une éducation à l’environnement à tous les âges, une réappropriation de la sensibilité de la population, des connaissances et de l’observation par les sciences participatives, afin d’accompagner les dynamiques écologiques résiduelles et restaurer un réseau d’interactions entre espèces qui soit fonctionnel.

 

Une politique donnant toute sa place à la biodiversité

1/ Donner consistance aux trames écologiques :

1.1 : Trame bleue avec la Marne et ses rives :

 

  • réduction de l’éclairage (intensité, coloration, orientation, périodes de la nuit) jusqu’à l’extinction lumineuse au cœur de la nuit
  • création de milieux fonctionnellement riches sur les rives : roselières (ripisylve), zones humides, vasières, bois morts préservés (oiseaux cavernicoles, chauve-souris et insectes,)
  • gestion différenciée pour la fauche des bords de Marne avec qq espaces laissés en friches
  • contribution à la création de zones de quiétude dans le lit mineur de la Marne

 

1.2 : Trame verte en cœur de ville :

 

  • Protection voire création de friches urbaines, réservoirs de biodiversité, avec possibilité d’observation naturaliste,
  • Redéfinition de plusieurs véritables trames vertes de continuité écologique traversant la ville du nord au sud et d’est en ouest : faire coïncider la trame arborée, le sol en pleine terre (trame brune), la trame noire (réduction des pollutions lumineuses, avec extinction nocturne).
  • Mobilisation des propriétaires privés pour renforcer les continuités écologiques, avec la labellisation Ecojardin (géré par l’ARB) ou Refuge LPO (géré par la LPO) ou Oasis (géré par Humanité et Biodiversité) : incitation à développer la trame arborée, végétation plus naturelle et arbustive, bois morts, réduction de l’élagage et des tontes, passage de faune entre parcelles,….
  • Densification de la trame arborée (essence indigène et mellifère) sur espace public et création d’une double strate (haute tige et arbustive),

 

1.3 : Trame brune :

 

  • Obligation de 30% de pleine terre dans tous les projets d’aménagement bonifiés par des surfaces éco-aménagées,
  • Confortation du PLU dans ses contraintes de conservation des cœurs d’ilôts,
  • Réappropriation partielle des trottoirs comme espaces de terre pleine,

 

1.4 : Trame noire :

 

  • Réduction de l’éclairage public (intensité, coloration, orientation, périodes de la nuit) avec extinction au cœur de la nuit sur la majorité des voies, et principalement dans les corridors biologiques,
  • Application stricte de la loi relative à l’éclairage des enseignes et publicités et aux prescriptions du Territoire PEMB.

2/ Gestion de l’espace public

  • : Gestion du patrimoine arboré :
  • Développement et Gestion du patrimoine arboré, avec élagage réduit afin de développer la canopée et de respecter les cycles biologiques de la faune sauvage,
  • Arrêt de plantation d’essences d’arbres ou arbustes exotiques,
  • Plantation d’arbres fruitiers,

 

  • : Réappropriation des sols :
  • Désartificialisation des espaces publics, notamment les parkings,
  • Réappropriation partielle des trottoirs en espaces de pleine terre,
  • Création d’une zone humide en coeur de ville avec poste d’observation (parking La Louvière 2)
  • Fauchage tardif, même en pieds d’arbre : à partir de septembre
  • Mises en œuvre de Terrasses végétalisés sur des bâtiments communaux,
  • Création d’espaces fleuris ou aromatiques par les services communaux, et par la population en pied d’arbres,

 

  • : Protection de la Faune et Flore :
  • Lutte contre les espèces invasives, flore, faune, avec budget dédié pour la lutte contre le frelon asiatique dans les espaces privés,
  • Protection des colonies d’avifaune (martinet, hirondelle : campagne de prospection), de batraciens, de chiroptères, avec poses de nichoirs,
  • Incitation au passage de la petite faune sous les clôtures (privé, communal)
  • Ecophyto effectif dans les cimetières
  • Préservation de la nidification pour les travaux communaux

 

3/ Ediction de prescriptions d’urbanisme

  • Coefficient de pleine terre
  • Intégration de la biodiversité (faune) dans les constructions ou réhabilitations, avec le coefficient de biodiversité,
  • Contraintes pour le passage de la faune entre parcelles
  • Incitation à la plantation de haies vives en évitant les haies à feuilles persistantes ou conifères

 

4/ Incitation de gestion des espaces privés

  • Adhésion à la plate-forme participative U2B, pour promouvoir la biodiversité dans le bâti,
  • Promotion des réseaux Refuge ou Oasis ou Ecojardin
  • Incitation à la réduction des tontes, création de friches, mares et espaces naturels, Jardins sauvages
  • Incitation à la protection des milieux propices à la biodiversité et de la faune en période de reproduction (non élagage de printemps),
  • Incitation à la pose de nichoirs,
  • Incitation à la plantation d’essences indigènes, et à l’accueil des insectes pollinisateurs,
  • Incitation à la réduction de la pollution lumineuse,

 

5/ Education à l’environnement et sciences participatives

5.1 : Connaissance partagée :

  • Susciter dans la population l’envie d’agir, informer et sensibiliser à la biodiversité en diffusant les sciences participatives du réseau Vigie-Nature,
  • Création d’une commission paramunicipale en charge du suivi de la biodiversité,
  • Elaboration partagée d’un atlas communal de la biodiversité, avec cartographie des milieux naturels selon l’importance qualitative des espèces (privé, public), par les sciences participatives…

 

5.2 : Animations et formations pédagogiques :

  • Dispositif pédagogique permanent, avec la création d’une Maison de la Biodiversité et du réchauffement climatique, avec suivi vidéo d’espèces emblématiques,
  • Valorisation (extension) des Carrés pédagogiques des écoles en interne ou externe, avec mise en œuvre de la permaculture,
  • Promenades thématiques sur la biodiversité végétale et animale, notamment en Bords de Marne,
  • Moyens d’observation de la nature par les habitants dans tous les espaces verts (ex les arachnides).
  • Formation des agents communaux à la biodiversité (animale et végétale : entomofaune, insectes, avifaune, chiroptères)
  • Communication régulière et spécifique articles réguliers, site Internet, réseaux sociaux, avec

valorisation par conférence publique grand public,

 

5.3 : Valorisation des acteurs :

  • Adhésion au réseau des villes APICités et valorisation du miel de Saint-Maur
  • Soutien aux associations de protection de la nature

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