Construisons la transition

écologique et sociale

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Saint-Maur dans 10 ans – Microfictions

Microfiction 1

Ariane, la mère de Néo, est Saint-Maurienne de longue date. Fragilisée financièrement depuis son divorce, elle a pu bénéficier d’un bail réel solidaire, un dispositif d’accès à la propriété qui en dissociant le foncier du bâti rend l’acquisition d’un logement moins coûteuse. Son appartement situé dans le quartier des Corneilles se trouve dans un ensemble de petits immeubles traversants de quatre étages recouverts de toitures végétalisées. De ses fenêtres Ariane voit aussi le grand jardin partagé par les habitants de la résidence, qui en en cultivent une partie en potagers, et se promènent dans l’autre au milieu d’une végétation semi-spontanée autour d’un bassin naturel. 

En semaine Ariane travaille à Orly : pour s’y rendre elle emprunte la navette qui relie son quartier à la gare du métro 15 du grand Paris. Mais quand il fait beau elle préfère se rendre à la gare en vélo par la piste cyclable du quai de la Pie. Au retour elle s’arrête parfois à la Péniche, le nouveau tiers-lieu qui accueille des artistes en résidence, pour voir la dernière exposition ou simplement prendre un verre au petit café associatif installé sur le pont. 

Le samedi Ariane peut facilement retrouver sa mère Suzanne et lui proposer différente activités rendues possibles par les aménagements attentifs aux seniors réalisés par la ville. Suzanne habite dans le quartier de la Pie un logement social réhabilité labellisé sobre en carbone par une société saint-maurienne spécialiste de la rénovation énergétique. Sa résidence organisée sur le modèle des anciens béguinages accueille des seniors qui partagent des services et des espaces communs, une alternative conviviale à la maison de retraite. De chez Suzanne, Ariane et sa mère se rendent à pied au marché bio de la place de la Pie, en faisant des haltes sur les bancs disposés dans la rue à intervalles réguliers, sous la fraîcheur des arbres à feuillage dense, entre les espaces végétalisés où poussent clématites et framboisiers. De là elles peuvent continuer vers la zone piétonne qui englobe le quartier des squares de la Pie, d’Arromanches et Beaurepaire, autour des écoles et de la crèche. Un beau jour elles sont entrées dans la micro-ferme urbaine installée depuis peu sur un terrain municipal inoccupé de l’avenue d’Arromanches. C’est Liam et Gabin qui leur ont fait visiter : élèves de cinquième au collège Ronsard, ils participaient au stage de fabrication de nichoirs en vannerie sauvage proposé pendant les vacances de printemps sur le site de la micro-ferme. Tous les quatre forment à présent une équipe transgénérationnelle d’amis saint-mauriens : début juillet ils iront ensemble faire le festival des parcs et jardins et assisteront aux spectacles de théâtre de marionnettes et d’objets dans les squares du quartier ainsi qu’aux petits concerts organisés dans plusieurs jardins privés ouverts au public pour l’occasion. Ils ont bien raison de profiter de tout ce qu’offre une ville vivante, résiliente et conviviale.

 

Microfiction 2

5 juillet 2030, l’animation culturelle bat son plein à Saint-Maur. En ce début de soirée Ariane, sa mère Suzanne, Liam et Gabin assistent au spectacle d’ouverture du Festival « Marionnettes en goguette » dans le square de la Pie : Les Fourberies de Scapin dans une version où tous les personnages sont des marionnettes à taille humaine sauf Scapin, qui en est le manipulateur tout en jouant son propre rôle. Les marionnettes ont été fabriquées par un atelier associatif textile installé dans la Recyclerie de l’ancienne usine des Eaux. 

Demain Ariane ira avec ses jeunes amis dans un jardin privé assister à un concert donné par des élèves du Conservatoire dans le cadre du festival estival de Saint-Maur. Suzanne ne viendra pas, fatiguée par la chaleur, elle préfèrera se reposer sous les feuillages, et les voiles d’ombrage installés par la mairie dans le jardinet de son « béguinage » : ce petit complexe de logements sociaux dédiés aux personnes âgées, qui y cohabitent avec des étudiants et de jeunes actifs. Après avoir bavardé avec la vieille dame dans le jardin, Najib la quittera vers 18 heures. Libanais arrivé en France il y a 5 ans il aura bientôt son diplôme de kiné-ostéopathe. Cet été, comme l’année dernière, il assure la surveillance de la baignade en Marne sur le site de la nouvelle base nautique, vers laquelle se dirigent à grands coups de pédales Liam et Gabin pressés de se détendre après s’être tenus tranquilles pendant le concert. 

Plus tard dans la soirée Najib rejoindra le jardin de l’Abbaye pour la projection en plein air d’un des films du cycle « Vivre en forêt » : il y a été invité par Emma, une jeune écologue qui fait partie du collectif de Saint-Mauriens cinéphiles à l’origine de cette programmation soutenue par la mairie via les cinémas de Saint-Maur. Tout en cheminant au bord de la Marne vers le vieux Saint-Maur, Najib remarque à peine les deux apprentis documentaristes qui font une pause après leur journée de tournage sur « Nature et Culture en bords de Marne ». Préoccupé il se demande comment Emma réagira s’il lui propose de venir avec lui dimanche à la « Musicale des Écluses », cette balade en musique qui emmène chaque année, à la suite de musiciens amateurs, toujours plus d’auditeurs-randonneurs tout autour de Saint-Maur, depuis la passerelle de Halage jusqu’au barrage de Joinville, au son des flûtes et des clarinettes, ou du tambour chamanique, selon les moments ! 

Microfiction 3

Neo est le fils d’Ariane et le petit-fils de Suzanne, et comme sa mère et sa grand-mère il habite à Saint-Maur de longue date. Depuis cette année il bénéficie du Revenu de Transition écologique qui lui permet de développer de nouveaux savoirs dans le domaine des mobilités douces et des véhicules électriques, un domaine qui le passionne. Cette activité de formation et de capacitation n’est pas isolée du tissu économique saint-maurien. En effet Neo anime une association pour la remotorisation des véhicules thermiques en véhicules électriques qui s’est installée dans l’Écopôle Brossolette lorsque la loi autorisant le « rétrofit » a été votée, et qui travaille avec un groupement de garages saint-mauriens habilités. Si son RTE porte ses fruits, plusieurs emplois seront créés dans l’association, au sein des garages partenaires, et pourquoi pas dans une nouvelle société qu’il aimerait créer. Neo passe souvent la matinée à l’espace de coworking situé en face de la nouvelle gare du Métro 15 à Saint-Maur-Créteil. Dans cet espace d’échange et de travail il peut faire des recherches et préparer sa création d’entreprise. Il déjeune ensuite à la cantine participative qui est juste à côté. Là il retrouve des habitués : quelques jeunes actifs comme lui, des lycéens venus des deux lycées voisins, des habitants du quartier cherchant à rompre leur solitude dans ce lieu convivial où on peut déjeuner en échange d’une participation fixe mais modeste, et d’un coup de main dans la cuisine.  Pour aller ensuite à l’Écopôle, Neo emprunte la piste cyclable en site propre le long du RER. Les clients de l’entreprise, eux, arrivent en général par la gare du Parc et disposent, par la passerelle qui a été créée au fond du parking de la Louvière réservé aux véhicules électriques, d’un accès direct à l’entrée de l’Écopôle par le stade. 

On est mercredi après-midi et sur son chemin à vélo Neo vient de croiser Else, Kaethi et Margherita. Toutes trois sont de jeunes Européennes originaires de villes jumelées avec Saint-Maur, comme Pforzheim et Rimini, ou plus récemment comme Narva, en Estonie, d’où vient Else. Ces jeunes filles font partie du petit groupe de lycéens accueillis en immersion pour une année scolaire à Saint-Maur, dans le cadre d’un nouveau partenariat avec les villes jumelées. Sur leurs vélos mis à disposition par la mairie, elles accélèrent pour rejoindre le site de l’Abbaye. Là, dans le théâtre de verdure, le groupe de jeunes Européens met au point un petit spectacle inspiré de leur confrontation quotidienne avec les modes de vie des Français. Intitulé « Bons baisers de Saint-Maur » ce spectacle piloté par une association de théâtre amateur sera joué en plein air pour les résidents de la maison de retraite, dans le parc réaménagé pour accueillir les fauteuils roulants. A 16 heures, tandis que Else et Kaethi enchaînent sur une séance d’Aquagym fun à la piscine Brossolette, Margherita repasse par la maison de sa famille d’accueil pour y laisser son vélo avant d’aller s’occuper de Gaïa dont elle est la baby-sitter. Elle ira chercher la petite fille de 18 mois à « la Petite Poule Rousse », la nouvelle crèche, non loin des Quatre Chemins, dans un bâtiment réhabilité qui appartenait à la gendarmerie.  Elles s’arrêteront un moment pour observer les poules, qui picorent en plein air dans l’espace poulailler installé sur une partie du terrain de l’ancienne gendarmerie, non loin du jardin de la crèche. Puis elles rentreront tranquillement à la maison par des trottoirs élargis où les poussettes circulent en toute sécurité. Le papa de Gaïa travaille à Paris, mais il sera là vers 18 H 30. Depuis Bercy il met 30 minutes avec son vélo électrique financé par Île- de-France mobilités, l’autorité organisatrice des transports publics d’Île-de-France. Avant de rejoindre sa famille d’accueil, Margherita filera pour deux heures à la médiathèque Germaine Tillon, dont les horaires sont désormais étendus le soir deux fois par semaine. Le français de la jeune Italienne est presque parfait maintenant, ce qui lui permet d’envisager, grâce à ses excellents résultats au lycée, de revenir faire ses études en France, dans deux ans.

Quant à Neo, en sortant de l’Écopôle, il fera une pause devant l’espace naturel protégé de l’Observatoire. Tout en cherchant à apercevoir les oiseaux migrateurs, il repensera à la manière dont les choses ont bougé pour lui depuis l’élection de la nouvelle mairie à Saint-Maur. Il apprécie l’autonomie que lui apportent le Revenu de Transition écologique et la proximité des activités installées sur l’Écopôle. Il sait que c’est ainsi que ça se reconfigure un peu partout dans le monde avec une baisse tendancielle de l’emploi et une pression environnementale qui oblige à modérer les déplacements. L’éducation innovante, la création de nouvelles filières d’activités éco-responsables, le recentrage sur la vie locale, le dialogue européen sont autant de leviers de résilience essentiels pour inventer un futur durable sur une planète habitable. C’est le futur que connaîtront Neo, Margherita, Gaïa. C’est avec eux, c’est pour eux, que la nouvelle mairie fait bouger Saint-Maur.

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