Construisons la transition

écologique et sociale

Construisons la transition

écologique et sociale​

Faire de Saint Maur un pôle économique et écologique attractif et participatif [Programme complet]

I – Contexte

  • 16,4% des emplois actuels sont amenés à disparaître en France du fait de l’automatisation qui est aussi facteur de délocalisation (chiffres OCDE 2019).  Les mutations du travail sont disruptives et inégalitaires. 
  • Sur près de 35.000 actifs saint-mauriens, seuls 23% peuvent y travailler (Insee 2016). La grande majorité va travailler ailleurs et pour 50% en voiture !
  • + de 60% des entreprises installées à Saint Maur sont des sociétés de service ou des autoentrepreneurs. Il n’y en a que 3% relevant du secteur de l’industrie.
  • Saint Maur doit cultiver sa diversité économique : sur 7500 entreprises (dont 50% d’indépendants ou de professions libérales), on compte près de 1500 commerces, plus de 1700 activités artisanales et de services (23%), plus de 900 entreprises liées au secteur du bâtiment (12%) et plus d’une centaine liées à l’automobile.
  • Avec un taux de chômeurs inférieur à la moyenne nationale (8,9%) sauf dans le quartier politique de la ville des Rives de la Marne, Saint Maur dispose de deux centres d’insertion : Approche et Insertion service
  • La Ville a perdu deux pôles de recherche et d’enseignement importants : sa faculté de droit et sciences économiques et le centre de recherche d’Essilor
  • Le commerce en centre-ville est fragile, des baux commerciaux ne trouvent pas preneurs créant de la vacance préjudiciable.

II – Comment la municipalité peut agir

LOCALITE/SOBRIETE : en soutenant l’économie locale et sa diversité, en la fédérant par l’adhésion à des chartes et labels qui engagent l’entreprise et fidélisent les consommateurs : bio, local, circuits courts, économie circulaire, recyclage, consignes, réemploi de matériaux, réparation des appareils.

RESPONSABILITE : en associant les habitants dans une économie participative, solidaire et sobre ce qui passe par le renforcement du rôle des associations, l’encouragement à la création de coopératives, l’ouverture de centres d’information et de tiers-lieux d’expérimentation. En imposant également des clauses environnementales et d’insertion sociale dans les marchés publics au-delà des 5% habituels.

INVENTIVITE : en faisant de Saint Maur un pôle d’excellence de l’économie soutenable notamment dans les métiers de l’eau et de l’assainissement, de l’écoconstruction, de la mobilité, du sport et du tourisme.

III – Nos 9 propositions

Proximité et sobriété

Proposition 1 : développer une logistique de transport multimodale et du dernier kilomètre (vélo-cargos), moins polluante notamment pour les déchets du bâtiment en lien avec le Port de Bonneuil et les navettes municipales (mesure 17 du pacte de transition)

Proposition 2 : inciter au développement du bio local (cantines et accords agricoles), des AMAP et épiceries coopératives et d’une filière bois et écoconstruction avec le Lycée Mansart.

Proposition 3 : créer une « école du bien s’alimenter et mieux recycler », un accueil pédagogique installé sur les marchés et notamment dans la Halle de la Varenne.

Responsabilité et solidarité

Proposition 4 : après diagnostic et consultation des entreprises et habitants mettre en place une charte et un label « Saint Maur écoresponsable » en accord avec les ODD (objectifs de développement durable), le Pacte de la transition et les propositions de l’ADIE (préemption des locaux vacants, coordination entrepreneurs-services, Forum d’échange annuel des entreprises).

Proposition 5 : expérimenter le Revenu de Transition Ecologique pour les secteurs, projets, quartiers et populations prioritaires (mesure 31 du pacte de transition).

Proposition 6 : soutenir l’emploi et les entreprises d’insertion, renforcer les clauses d’insertion sociale et environnementale dans les contrats municipaux (recommandation ADIE), rouvrir une Maison de l’Emploi et un groupement d’employeurs dédié à l’ESS et aux collectivités (mesure 27 du pacte de transition)

Inventivité et attractivité

Proposition 7 : créer un écopôle à l’ancienne usine des eaux avec une antenne d’incubation, d’accueil et de co-working installée au Métro 15.

Proposition 8 : développer les tiers-lieux sur péniche avec une implantation prioritaire aux Rives de la Marne et à l’éco-pôle

Proposition 9 : développer une économie du tourisme vert profitant de la richesse du patrimoine naturel et patrimonial de Saint-Maur et d’une nouvelle auberge de jeunesse internationale connectée à nos villes jumelées.

Focus sur l’écopôle de Saint Maur et le RTE

L’écopôle favorise le développement des activités écologique et solidaire pour dynamiser le tissu économique et associatif autour de nouvelles filières d’excellence environnementale (métiers de l’eau, écoconstruction, recyclage/reconversion) et au moyen du Revenu de Transition Ecologique.

Qu’est-ce que l’Ecopole ?

L’ÉcoPôle s’appuie sur une coopérative d’activité et d’emploi qui déploie son réseau dans toute la ville : tiers-lieu péniche aux Rives de la Marne, ateliers à La Pie, espace d’accueil des entreprises au Métro 15 à Saint Maur-Créteil, et nouvelle zone d’activités à l’emplacement de l’ancienne usine des eaux.

L’EcoPôle à Brossolette accueille des entreprises, associations, acteurs de la formation et de la recherche qui s’engagent sur ce lieu pour concevoir et développer des réponses à la crise environnementale et des alternatives aux modes de vie et de consommation destructeurs de diversité (ou entropiques) que notre société produit en excès dans les champs énergétique, biologique et informationnel.

On y entre à pied en venant du RER Le Parc qui disposera d’une sortie directe vers l’EcoPôle par le parking de la Louvière et la passerelle située à l’est de la gare. On peut le rejoindre en vélo par une piste cyclable logeant le RER et reliant aussi Paris par les bords de Marne ou le Bois de Vincennes ou bien en arrivant depuis les autres quartiers de Saint-Maur par une navette municipale qui dessert le parking de la Louvière.

L’ÉcoPôle Brossolette déploie ses propositions sur  trois ensembles :

  1. Des bâtiments éco-responsable et autoproducteur de leur énergie accueillant des entreprises, start-up, associations à vocation environnementale et souhaitant développer des activités de recherche, de développement et de formation en partageant des équipements communs (salle de projection, de formation, de co-working)
  2. Un espace vert naturel englobant l’actuel Observatoire et le reliant par passerelle au stade, à la piscine et à une nouvelle base nautique en bord de Marne.
  3. Un espace d’agro-expérimentation ouvert au maraîchage citoyen permacole et participatif, aux métiers de l’eau et à un magasin et un restaurant coopératifs valorisant les productions de l’EcoPôle.

L’Ecopôle irrigue d’autres zones économiques de la ville :

  1. Un espace d’incubation et de co-working au Métro 15 Saint-Maur Créteil
  2. Un tiers-lieu culturel et de production artisanale aux Rives de la Marne
  3. Des ateliers de formation et de production aux nouvelles filières de la réparation d’objets et au « rétrofit » (remotorisation des véhicules thermiques en électriques) sur la zone des Corneilles qui ne doit pas être transformée en zone exclusivement résidentielle.

L’ÉcoPôle tire parti du mécanisme du Revenu de Transition Écologique (RTE) pour l’ensemble de ses activités labellisées dans tous les quartiers de Saint Maur.

Qu’est-ce que le RTE ?

Le Revenu de Transition Ecologique est actuellement en cours d’expérimentation sur la commune de Grande Synthe dans la périphérie de Dunkerque. C’est un dispositif visant à soutenir les personnes s’impliquant dans des projets de transition écologique. Contrairement au Revenu de Base, il est conditionné à une implication de la personne dans des projets reconnus d’intérêt écologique pour accélérer la transition vers une société plus durable et solidaire. Il repose sur trois grands principes de fonctionnement : 1) le projet dans lequel s’implique la personne est labellisé par une instance représentative des acteurs locaux impliqués (associations, entreprises, établissements publics, collectivités territoriales, …), 2) l’activité doit être articulée à de la formation, 3) le bénéficiaire doit adhérer à une structure locale assurant la préservation, la diffusion et la valorisation des savoirs développés, typiquement une Coopérative d’Activité et d’Emploi (CAE).

Pourquoi le RTE à Saint Maur ?

Saint Maur dispose de nombreux atouts pour devenir un pôle attractif d’expertise environnementale : habitat préservé aux portes de Paris, espace de biodiversité, lieu idéal pour (re)développer un pôle de recherche et de formation sur les métiers de l’eau, de l’énergie verte, de la construction durable, du recyclage, des mobilités douces… Le RTE est un moyen pour fonder un tel projet sur les initiatives des habitants : écoconstruction, reconversion des véhicules thermiques en véhicules électriques, resourceries, garages solidaires, production d’énergie verte, qualité alimentaire, santé environnementale, restauration solidaire, épicerie participative, …

Comment souhaitons-nous le mettre en place ?

A Saint Maur, il serait attribué à des porteurs de projets et à des personnes volontaires pour s’investir dans des projets de transition écologique qui doivent être labellisés et suivis. La sélection de ces projets se fait selon des indicateurs écologiques, sociaux et économiques (Indicateurs de Développement Humain, Objectifs de Développement Durables, Pacte de la Transition, préconisations de l’ADIE, …). Il n’y a pas de condition de ressources pour participer à ces projets avec un soutien du RTE. Le RTE ne remplace pas les aides sociales en place, il est cumulable avec celles-ci.

Les bénéficiaires du RTE, la Commune et les acteurs porteurs de projets labellisés adhérent à une coopérative de transition écologique (CAE) qui assure l’élaboration des indicateurs d’impact, la sélection et le suivi des projets selon ces indicateurs, la documentation, la préservation et la valorisation des savoirs développés mais aussi le portage salarial et la valorisation des savoirs du bénéficiaire du RTE. En phase de croissance et lorsque l’activité soutenue par le RTE génère du chiffre d’affaire, une partie des revenus est reversée à la coopérative pour financer de nouveaux RTE.

Le RTE n’est pas un salaire, c’est un soutien au développement de savoirs nouveaux et locaux pour la transition écologique, il doit donc être lié à une activité de capacitation ou de formation pour soi et pour les autres. Le bénéficiaire du RTE n’est pas subordonné à un employeur, mais le savoir qu’il a pu développer grâce au RTE lui permet de mieux se valoriser chez des employeurs ou dans sa propre entreprise. En effet, les bénéficiaires du RTE sont des personnes investies dans les enjeux écologiques et dont les savoirs sont les plus recherchés par les associations et entreprises locales souhaitant eux-aussi s’impliquer dans la transition.  C’est déjà ainsi dans le domaine du numérique où les développeurs de logiciel libre sont très recherchés par les employeurs du domaine. C’est pourquoi nous prévoyons aussi d’utiliser le RTE pour soutenir le logiciel libre à Saint Maur : actions de promotion et structuration de la filière en coopération avec la Chambre de Commerce et FramaSoft.

A Saint Maur et pour les projets nécessitant un « effet de levier », l’attribution du RTE pourrait être conditionnée à des périodes d’emploi dans les entreprises et les associations impliquées dans la Coopérative de Transition Ecologique.

IV – les bénéfices attendus

Proximité – Sobriété

Le développement de filières bio et locavore bénéficiera à tous les commerçants de la ville et sera de nature à renforcer les liens entre acteurs économiques pour faire de la ville un pôle attractif et reconnu au niveau régional. Cette attractivité sera renforcée par la mise en place d’une logistique de transport (dite du dernier Km) combinant le fluvial, le transport par véhicules électriques et les transports doux (livraisons vélo, vélos-cargos pouvant transporter jusqu’à 300kg, triporteurs, …) et ceci en partenariat PPP (public-privé-population). On favorisera également le ré-emploi de matériaux de construction par imposition de règles contractuelles pour les chantiers de la ville. L’effort de proximité passera aussi par une pédagogie et un forum d’échange permanents au sein d’une école du marché et de la récup artisanale aménagée sur les marchés et notamment dans la Halle de la Varenne.

Responsabilité – Solidarité

La nouvelle dynamique économique saint-maurienne doit bénéficier à tous. Cela passe par plus de concertation avec les acteurs économiques pour créer une charte « Saint Maur écologiquement et socialement responsable » qui permettra d’orienter les efforts vers l’insertion, l’emploi et l’innovation avec l’expérimentation du Revenu de Transition Ecologique tel qu’il a été mis en place à Grande Synthe mais aussi les bourses au permis de conduire, l’accompagnement des cadres (SNC) et des retraités et l’incitation aux services civiques dans les entreprises et associations saint-mauriennes. Le RTE, la politique d’insertion et la création de tiers-lieux seront particulièrement bénéfiques pour le quartier des Rives de la Marne et les jeunes pour qui des évènements d’orientation seront proposés (type « Place  aux gestes de l’environnement » sur le modèle Place Ô Gestes, essaye ton futur métier »)

Inventivité – Attractivité

La vitrine de l’écopôle est installée à Brossolette sur le site de l’ancienne usine des eaux pour constituer avec le stade, la piscine, le parc de l’observatoire et une nouvelle base nautique, un environnement cohérent pour attirer des activités de recherche, de formation et d’innovation dans de nouvelles filières : écoconstruction et eau, recyclage et biodiversité urbaine. Son site sera directement accessible depuis la gare de RER du Parc Saint Maur et connecté par une piste cyclable à la tête de pont de l’attractivité saint-maurienne, une « coopérative entreprendre à Saint-Maur » installée au Métro 15 à Saint Maur Créteil. L’écopôle accueillera un tiers-lieu de culture et de production artisanale et pourra profiter de nouveaux équipements tournés vers le tourisme vert et l’international (auberge de jeunesse). L’éco-pôle peut attirer des activités très qualifiées et peu demandeuses de foncier mais produire également beaucoup d’emplois indirects en logistique, entretien, surveillance, restauration qui sont les emplois les plus demandés.

V – Scénario dans 10 ans

Néo habite à Saint Maur Créteil depuis 10 ans. Il bénéficie pendant 1 an du Revenu de Transition Ecologique qui lui permet de développer de nouveaux savoirs dans le domaine des mobilités douces et des véhicules électriques qui le passionne. Cette activité de formation et de capacitation n’est pas isolée du tissu économique saint-maurien. Il anime une association pour la remotorisation des véhicules thermiques en véhicules électriques qui s’est installée dans l’Ecopôle Brossolette lorsque la loi autorisant le « retrofit » a été votée et qui travaille avec un groupement de garages saint-mauriens habilités. Si son RTE porte ses fruits, plusieurs  emplois seront créés dans l’association, au sein des garages partenaires et pourquoi pas dans une nouvelle société qu’il aimerait créer. Il peut disposer pour se former et cultiver sa passion du nouvel espace consacré aux nouvelles mobilités à la Médiathèque et d’un lieu d’échange et de travail au Métro 15 à Saint Maur Créteil. Pour aller à l’Ecopôle, il peut emprunter la piste cyclable en site propre le long du RER. Les clients de l’entreprise pour laquelle il travaille, eux, arrivent en général par le RER Le Parc et disposent, par la passerelle au fond de l’ancien parking de la Louvière réservé aux navettes municipales, d’un accès direct à l’entrée de l’EcoPôle par le stade Brossolette. Avant de rejoindre son entreprise installée à l’emplacement de l’ancienne usine des eaux, il peut observer les oiseaux migrateurs qui s’arrêtent dans l’espace protégé de l’Observatoire. A midi il fait une petite pause natation à la piscine Brossolette qui a trouvée avec l’écopôle une nouvelle clientèle. Il peut déjeuner à la cantine participative installée sur un jardin flottant sur la Marne à côté de la nouvelle base nautique. Il apprécie l’autonomie que lui apporte le RTE et la proximité des activités regroupées sur l’Ecopôle. Il sait que c’est ainsi que ça se reconfigure un peu partout dans le monde avec une baisse tendancielle de l’emploi et une pression environnementale qui oblige à modérer ses déplacements. Et pour cela Saint Maur vient d’être reconnue « championne de la résilience environnementale » au niveau national.

Focus sur le « retrofit »

La remotorisation des véhicules thermiques en véhicules électriques est un impératif social : la circulation des véhicules thermiques sera interdite dans la Métropôle du Grand Paris en 2024 pour le diésel et en 2030 pour l’essence et cela pénalisera les plus modestes. C’est aussi un impératif écologique : la mise à la casse des 40 millions de véhicules thermiques en France aurait un impact environnemental catastrophique. Mais cette remotorisation (aussi appelée retrofit) passe actuellement par une autorisation de circulation délivrée par le constructeur. Sous la pression de l’association AIRe, le rétrofit en véhicules équipés de batterie ou à hydrogène devrait être autorisé à compter du 1er trimestre 2020 (http://association-aire.org/wp-content/uploads/2019/12/20191218-AIRE-CP-homologation.pdf)

A Saint-Maur cette nouvelle filière écologique et solidaire peut passer par :

  • La création d’un groupement de garages disposant de l’homologation nationale
  • L’attribution à des saint-mauriens volontaires de RTE orientés vers cette filière. Le RTE est attribué sous deux conditions : 1) le projet de la personne est évalué par une instance de transition écologique représentative des acteurs de l’économie locale (CCR, Mairie, associations, entreprises) qui assure aussi le suivi et l’évaluation des impacts du RTE, 2) pour que son RTE soit maintenu, la personne doit se former et développer de nouveaux savoirs dans le cadre d’une association, d’une entreprise labellisée ou au sein de la Coopérative de Transition Ecologique (Coopérative à But d’Emploi qui finance les RTE et opère le portage salarial des porteurs de projets).
  • L’installation de garages solidaires tels que les développent Renault et PSA afin de permettre aux habitants à revenus modestes d’opérer des réparations, de l’entretien et du rétrofit à faibles coûts.

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